Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bovary girl's blog
14 février 2005

Âme, cesse de hurler !

Je ne suis pas allé en cours aujourd'hui, le fait que j'ai manqué un TD aisémment rattrapable et une invicible envie de me morfondre sous ma couette ont motivé mon choix. Il est amusant que j'emploie le mot "choix" quand une grosse déprime, caractérisée par un manque de volonté inhérent, a conduit à cet état de fait. Passons, je sais que j'avais dit vouloir cesser de manquer mes cours mais il m'est physiquement impossible de suivre ce précepte, tout mon corps souffre rien qu'à l'idée de devoir bouger, me lever et m'habiller, puis de me jeter encore toute engourdie de la douce chaleur de mes draps dans un extérieur hostile et pluvieux. Mon esprit se révole aussi à penser devoir passer encore plusieurs heures sans autre corresponant que lui-même, à ressasser de noires pensées. Il faudrait pourtant que je sorte, j'ai à faire, ne serait-ce que récupérer mes affaires laissées samedi soir chez Max, ou voir fashionista à qui j'avais promis de montrer les voyages que nous pourrions faire en mars. Mais je suis épuisée rien qu'à l'idée de voir qui que soit, de devoir faire bonne figure quand toute mon âme ne tend qu'à se confondre dans sa douleur, quà tester la solidité de sa peau. J'aimerais tant pouvoir être jeune et légères, ne pas faire constamment de ces crises digne de la plus superficielle mais néanmoins torturés des adolescentes anorexiques, genre "J'existe, regardez moi, aimez moi, j'ai 20 ans et je souffre!!". Ces jours-ci je n'aspire qu'à une chose: ne plus jamais sortir et voir qui que soit, rester à jamais sous ma couette. Si je pouvais faire lettres modernes par correspondances je n'hésiterais pas une seule seconde et poursuivrai le si brillant parcours que j'avais commencé dès la seconde en désertant les bancs houleux du lycée pour mon confortable litet les cours fascinant du Cned. Je plaisante bien sûr, mais malgré la difficulté, jamais je ne regretterai ce choix qui me permit, deux ans durant, de rester dans la chaude sécurité de mon interieur, me protégeant du monde. Mais c'est actuellement impossible, et il faut que je fasse tout pour parvenir à un métier me permettant de ne plus mettre le nez dehors, seule voie possible vers un hypothétique et improbable bonheur... Je songe au peu d'intérêt que le rare lecteur doit trouver à tout ceci, car je me doute de ce que le concept adultescent mal dans sa peau, agoraphobe frustrée et ivrogne patentée, peut avoir de totalement dénué d'intérêt dans une société dont le culte de la performance n'a d'égal que sa frivolité, et dispense des à présent, et s'il y en a jamais eu, tout lecteur de prendre la peine de me lire. L'idée de journal promis à depuis longtemps fait place à des disgressions souffreteuses et je doute que je m'arrêtrai moi-même sur ce blog sans être pieds et poings liés, irais chercher plus loin l'amusement me permettant d'échapper un instant à mes tortures quotidiennes. Alors, bonne route !

Publicité
Commentaires
S
Pourquoi donc cette agoraphobie ? Le bonheur n'est pas dans la solitude et l'isolement, que je sache... On ne le trouve pas davantage, il est vrai, dans les échanges sociaux superficiels et/ou voilés de tequila :)
Publicité